Ça devient ridicule ! On a le sentiment d’un acharnement thérapeutique. Sur l’ensemble de ses aspects le projet de déviation d’Oloron est totalement hors sol. Tout indique qu'il doit être abandonné., mais malgré l’évidence, les lobbies insistent et quelques élus insistent.
Nous comptons sur la raison et le sens des responsabilités du Ministre pour mettre fin à cette situation complètement absurde. Il y a mieux à faire de l’argent public. L’environnement, le climat et la santé de la population n’ont pas à payer le prix de l’avidité de lobbies et de l’aveuglement de certains de nos vieux dirigeants qui ne sont pas méchants, mais n’ont toujours pas mis à jour leur logiciel sur la question de l’environnement.
Il est évident qu’aucun responsable ayant un regard objectif et détaché des passions locales ne pourra jamais soutenir un tel projet. Il est totalement à côté de la plaque et inadapté à la réalité du territoire. Il a même perdu sa déclaration d’utilité publique en début d’année 2023.
Nous proposons au ministre de sortir par le haut et de retirer le financement de l’Etat immédiatement, dans le cadre d’une prise de position politique en cohérence avec le projet de planification écologique du gouvernement, en faveur du rail, de la sécurité sanitaire de des populations et de la protection du Lycée Agricole et des Métiers de la Montagne, et non à l’occasion d’un renoncement, sans vision, pour raisons économiques qui interviendra tôt ou tard.
Car en plus de toutes les considérations reprises au courrier, la question du financement du projet apparait comme centrale. La préfecture a régulièrement réaffirmé qu’elle ne donnerait jamais une autorisation de travaux si le financement du projet n’était pas bouclé. C’est tout à fait normal.
Or, à ce jour, le financement du projet est totalement hors de contrôle. 15 millions d’euros se sont égarés en chemin entre l’hôtel de Région et celui du Répartement, dans une promesse financement croisé complètement bancale, que plus personne n’ose assumer.
Plus personne non plus parmi les dernières personnes qui défendent encore le projet ne sait ou n’ose dire quel serait son coût réel. Nous l’estimons à plus de 112 millions d’euros ! L’un des projets routiers les plus chers d’Europe ! (Près de 200% d’augmentation en 20 ans, alors que les travaux n’ont même pas encore commencé !). Tout ça pour ne régler aucun problème, aggraver la situation du trafic routier et massacrer l’environnement.
Karima Deli, eurodéputée, présidente de la commission transport du Parlement Européen a tenu a co-signé ce courrier pour bien rappeler que ce qui est vendu à la population locale et aux élus par les lobbies n’est pas la réalité.
La déviation d’Oloron est présentée comme « un aménagement local », mais elle est en fait une portion d’un axe de trafic routier international pour les poids lourds entre la France et l’Espagne, l’axe E7. Le projet initial était carrément une « 4 voies » au format autoroute.
En promettant, à tort, aux habitants de régler une nuisance locale, les lobbies vont en réalité apporter sur le territoire les terribles nuisances d’un axe routier international majeur (trafic, pollution de l’air, accidents, affaiblissement économique, hausse de dépense des collectivités et donc probablement des impôts).
Bien sûr ce courrier fait écho à l’actualité nationale. A69, déviation de Beynac en Dordogne. Partout la population se révolte contre ces projets complètement fous et la plupart du temps, la justice leur donne raison.
Localement, notre association a encore remporté une victoire devant la cour d’Appel de Pau contre une entreprise de travaux qui déclarait pour sa défense que le non-respect de l’environnement et la destruction des écosystèmes était justifiable par la recherche du profit.
Hier, le Parlement Européen a posé les bases de pour la reconnaissance du crime d’écocide. L’histoire est en marche. Ce qui veut dire que ce que nous dénonçons aujourd’hui, les projets tels que la déviation d’Oloron, seront demain, reconnu comme un crime. Celles et ceux qui les soutiennent encore par avidité et à force de mauvaise foi seront considérés comme coupables et complices.
Le maire d’Oloron, président de la CCHB et nos élus au département, doivent prendre leurs responsabilités. Ils doivent décider maintenant, s’ils souhaitent s’engager efficacement contre la nuisance de trafic de poids lourds en vallée d’Aspe et à la périphérie de la ville Oloron.
Depuis des décennies, ils se contentent d’incantations et d’attendre, les bras croisés, la construction d’une route imaginaire. Manifestement ça ne suffit pas, il faut faire mieux. La population compte sur eux. Leur mission est de penser les territoires résilients de demain, pas de les sacrifier.
Toutes les mesures pour réduire le trafic de poids lourds dans la vallée d’Aspe et le piémont doivent être mises en œuvre immédiatement. Elles sont nombreuses, efficaces et ne coutent absolument rien.
La sécurisation de la traversée des petits villages de la vallée d’Aspe doit être détachée du sujet de ka déviation d’Oloron et réglée en priorité. Afin de s’assurer d’un soutien, certains profitent encore de la détresse des habitants de ces petites communes, pour leur faire croire que la sécurisation de leurs villages dépend la construction de la déviation d’Oloron. C’est un mensonge et une manipulation qui a pour conséquence de repousser « à jamais » ma sécurisation des villages, car tout indique que la déviation d’Oloron risque de ne jamais voir le jour.
L’environnement et les écosystèmes du Haut-Béarn uniques et très fragiles doivent être sanctuarisés.
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